L’homme contemporain fantasme sur la figure introuvable de l’alpha, dans une frénésie masturbatoire obsessionnelle. Les uns rêvent de le devenir, la plupart pense n’y jamais parvenir, quelques-uns se vantent d’en être, mais aucun n’est en mesure de le définir.
Etre alpha n’a rien à voir avec la musculature, la taille, le salaire, le modèle de voiture qu’on conduit, les habits qu’on porte, les convictions personnelles. Ce n’est pas non plus la manière de parler, ni la confiance en soi qu’on affiche, ni l’agressivité, ni l’humour, ni la répartie, ni les diplômes, ni l’intelligence, ni la force, ni la superbe, ni la violence, ni le patrimoine, ni le casier judiciaire, ni le nombre de pétasses postmodernes hystériques qui nous ont sucé ou la quantité d’alcool qu’on peut boire sans paraître saoul.
« L’alpha, c’est celui que les autres hommes considèrent comme tel. »
RALF
Il se révèle, il ne se décrète pas. Il s’illustre, il ne se proclame pas. Il est solide, courageux, honorable, loyal, intègre, fidèle à ses nobles principes, inspire respect et admiration. C’est l’homme à qui on sait pouvoir confier sa vie, et avec lequel on est fier de vivre et de mourir. Il incarne le vrai, le beau, le juste, le souverain bien. Il plaît à Dieu.
L’alpha cependant n’apparaît que dans des circonstances très particulières, aux antipodes de notre mode de vie actuel. Il ne se laisse à voir que dans un monde où règnent les solidarités humaines immédiates. Un monde dans lequel l’homme regarde le Ciel avec humilité et compte sur sa famille, son voisin, son clan, sa tribu et son ethnie pour vivre ; qui ne confie pas son destin à un État impersonnel ou à la toute-puissance du marché. L’homme postmoderne, déraciné, infantilisé, tertiarisé, individualiste, jouisseur, festif, n’est pas un alpha. Ceux qui, ici et maintenant, auraient éventuellement le potentiel pour l’être, n’ont aucun moyen de le savoir.
Un alpha se dévoile dans la boue, dans les larmes, dans le sang, avec un couteau dans le bide, en pleine mer, sur un champs de bataille, sur une île déserte, dans la misère, dans l’adversité, dans la tentation, dans la sobriété du quotidien, dans les yeux de ses frères et de ses ennemis.

L’alpha est ou n’est pas. Ne pouvant se révéler, il n’est plus. Et c’est pourquoi les femmes se fient à des signes extérieurs de virilité caricaturaux pour tenter de les reconnaître. Elles exaltent l’orgueil, le sale fric, le matériel, le modèle de bagnole, la grandeur, la position sociale, la grosseur de la bite, l’épaisseur du cheveu, la coupe de la chemise, la marque des chaussures, le prix de la montre, les carats d’un caillou, le revenu annuel. Dans leur quête de l’impossible excellence, les femmes offrent leurs trous et leurs ovaires aux bad boys, criminels pathologiques irresponsables, excroissance tuméreuse du monothéisme du marché, alors même que le bad boy est l’antinomie absolue de l’alpha, il en est l’inversion maléfique. Faute de repère, elles fantasment sur des ersatz, elles mouillent sur des chimères, elles jouissent pour des fils de putes, elles sacrifient leurs matrices aux pires des connards.
Et l’homme, l’homme faible et vil, pour rester dans la compétition sexuelle, se soumet à ces injonctions. Il se bodybuilde, créé des business absurdes, perd toute notion de bien et de mal, délaisse l’élémentaire morale, applique les préceptes du développement personnel, affiche une ambition carnassière, sacrifie le bien commun sur l’autel de sa satisfaction minable et égoïste. Il vend son âme pour ressembler à cet idéal de virilité tronqué, et accéder à la chatte pourrie de la pouffiasse contemporaine, pire conjointe de tous les temps.
« L’avenir est à l’alpha, non en raison d’une quelconque morale immanente, mais parce que l’être ci-dessus ne survivra de toute manière pas aux crises à venir. »
RALF
Cette confusion entraîne la reproduction des êtres les plus antisociaux, les plus soumis, les plus superficiels, les plus faibles, les plus lâches, les plus bêtes. C’est un suicide génétique civilisationnel, une aberration dysgénique mille fois plus terrifiante que les tranchées, un péril pour l’Occident bien plus grave que l’immigration ou le métissage. L’homme adapté au mode de vie occidental, l’homme qui remporte actuellement la compétition sexuelle, l’homme plébiscité, porté au pinacle, est une flaque de vomi d’alcoolo mélangée avec du pus et de la chiasse de pestiféré en phase terminale de décomposition.
L’alpha authentique, l’alpha substantiel, l’alpha absolu, qui n’existe qu’à l’état latent, a davantage de chances aujourd’hui d’être un dépressif au RSA, un inadapté social, que de ressembler à un winner néocapitaliste, à un adepte de la pensée positive, à un accro du Club Med Gym, à un manager enthousiaste, à un fêtard pineur satisfait de lui-même. L’alpha dort. Et l’Histoire nous dira peut-être bientôt s’il sommeille en nous, car après la décadence viendra la guerre, qui, qu’on le veuille ou non, révélera les natures profondes, restaurera des hiérarchies authentiques, régénérera le sang et affirmera l’excellence des caractères.
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