Principe Pilule Rouge #18 : l’hypogamie masculine

Il est courant, au sein de la manosphère, de s’élever contre l’hypergamie féminine. Or, si l’hypergamie existe bel et bien d’un côté, c’est uniquement parce qu’en face existe une forme d’hypogamie. C’est-à-dire une tendance, pour un grand nombre d’hommes, à accepter n’importe quelle partenaire sexuelle ou même sentimentale, sans réellement se soucier de sa qualité, ni de ce qu’elle peut lui apporter.

On peut relier l’hypogamie à la tendance masculine, générale et très largement répandue parmi les animaux, à vouloir répandre ses spermatozoïdes à tous les vents, privilégiant une stratégie reproductive de quantité. Le mâle étant moins impliqué dans la reproduction que la femelle, il peut en effet se permettre d’être moins regardant sur le choix de sa partenaire. De plus, il convient de se souvenir que les mâles sont en concurrence entre eux pour l’accès aux femelles, alors que les femelles sont en concurrence entre elles pour l’accès aux mâles de grande valeur. Ainsi, une femelle perdante à ce jeu aura tout de même la possibilité d’un accouplement avec un mâle : celui-ci sera seulement d’une qualité moindre que ce qu’elle espérait. En revanche, un mâle perdant au jeu de la concurrence n’aura accès à rien. Dès lors, on comprend que pour le mâle, la moindre opportunité reproductive soit bonne à prendre. Ce qui, en retour, assure aux femelles de qualité inférieure un matelas de sécurité en termes de mâles disponibles.

Aujourd’hui, l’hypogamie reste l’un des éléments les plus marquants des stratégies masculines de sélection et de séduction. Elle provient certes de la nature-même du désir masculin, mais également d’un grand nombre d’autres facteurs, tels que : l’intégration fondamentale de sa propre male disposability (et donc le fait que le mâle se perçoit essentiellement comme un outil de satisfaction des désirs des femelles, et non comme un être autonome), le complexe du Chevalier Blanc (très proche de l’intégration de la male disposability : l’homme ne perçoit alors sa propre valeur que dans les yeux des femmes et croit, consciemment ou non, que c’est de leur validation que doit provenir la valeur narcissique qu’il s’auto-attribue), le goût pour les emmerdeuses (qui est un complexe masochiste lui aussi dérivé de la male disposability), la peur panique de la solitude,  l’autodépréciation, etc.

L’hypogamie n’est pas dénuée de conséquences : à un niveau individuel, celles-ci sont évidentes. Mais à un niveau global, elles sont plus importantes encore. L’hypergamie féminine a encouragé, et encourage encore, les hommes à se dépasser : à se faire plus intelligents, plus forts, plus décidés, plus conquérants, tout cela dans l’espoir de se retrouver sur le haut du panier. On a donc affaire à un comportement de type « vice privé, vertu publique » : bien qu’il soit individuellement pénible (surtout quand on est parmi les perdants), il fait du bien au groupe en encourageant à l’augmentation la valeur moyenne des hommes. L’hypogamie produit l’effet inverse : en assurant à quasiment toutes les femmes, y compris les plus insupportables, la possibilité d’un accès à la sexualité, elle décourage la sélection de celles-ci ; c’est agréable pour les individus féminins mais délétère pour la société, une moitié de celle-ci n’étant pas encouragée à s’améliorer pour plaire à l’autre moitié.

Le fait que l’hypogamie soit un comportement courant et profondément ancré dans notre patrimoine ne signifie pas pour autant qu’elle soit intéressante à conserver à un niveau individuel : s’il est peu probable qu’une telle tendance puisse être modifiée à grande échelle, il est en revanche très possible, à un niveau personnel, de se fixer des critères, un code de sélection strict et des barrières à ne pas franchir. Une telle décision est non seulement favorable à l’individu, qui y gagne des compagnes de meilleure qualité (même si elles sont moins nombreuses) mais aussi moral, car favorable au groupe : en écartant du marché sexuel les partenaires potentielles les moins qualifiées, on fait certes le bonheur de quelques Chevaliers Blancs affamés, mais on contribue également à une hausse moyenne de la qualité des femmes disponibles. Bien entendu, cette hausse est minime, dérisoire. C’est une goutte d’eau. Mais les océans ne sont composés que de gouttes d’eau, et le fait qu’un comportement ne soit pas populaire ne le rend pas moins moral.

Bref et pour faire simple : la prochaine fois que vous vous plaindrez de l’hypergamie féminine, souvenez-vous que c’est (aussi) de votre faute.

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