Le féminisme, dans son acception actuelle, n’est plus la recherche de l’égalité légale entre hommes et femmes : cette égalité devant la loi est en effet acquise depuis déjà plusieurs décennies dans les sociétés occidentales. Le féminisme du XXIème siècle usurpe son nom : il cherche en effet à se faire passer pour le descendant direct des luttes du début du XXème siècle, qui ont permis aux femmes d’obtenir la pleine citoyenneté. Or le mouvement féministe contemporain, lui, consiste à lutter pour que se maintiennent tous les éléments de la société qui favorisent les femmes (le fait que les femmes ne soient pas appelées à l’armée, obtiennent presque systématiquement la garde des enfants, bénéficient d’aides spécifiques et même d’un ministère qui est spécifiquement dédié à leurs droits, ou encore, plus prosaïquement, le fait que les hommes paient pour elles au restaurant ou au bar, etc.) mais que soient détruits tous les éléments de cette même société qui limitent le pouvoir des femmes ou qui privilégient peu ou prou les hommes.
Pour cela, les féministes pratiquent le cherry picking : elles sélectionnent minutieusement tous les faits qui vont dans leur sens (comme le fait qu’il y a en général moins de femmes que d’hommes dans les postes de décision, ou encore qu’en moyenne les femmes tendent à gagner moins que les hommes) tout en ignorant systématiquement tous les faits qui vont en sens inverse (comme la surmortalité des hommes, leur surreprésentation dans les travaux les plus dégueulasses, le fait que les femmes contrôlent la majorité des dépenses des foyers, etc.). En d’autres termes, elles considèrent comme acquis et normaux tous les avantages féminins, tandis que les avantages masculins, eux, sont considérés comme scandaleux.
En présentant les femmes comme systématiquement victimes du patriarcat, elles en viennent à les présenter comme influençables, faibles et incapables de s’affirmer par elles-mêmes, et justifient ainsi l’existence des mouvements féministes, qui, en retour, continuent malgré un siècle d’existence à affirmer que bien des injustices demeurent. C’est un parfait exemple de logique circulaire : Nous avons besoin du féminisme parce que nous sommes opprimées. Comment savons-nous que nous sommes opprimées ? C’est simple : si nous n’étions pas opprimées, nous n’aurions pas besoin de féminisme. Même le moins doué des logiciens est capable de voir qu’il s’agit d’un raisonnement tordu. Mais la logique n’a rien à voir avec tout cela.
Les mouvements féministes redéfinissent régulièrement leurs objectifs, au fur et à mesure de leurs conquêtes. Le modus operandi des mouvements féministes implique généralement de mettre l’accent sur l’incompétence ou le manque d’intérêt dont font preuve la plupart des femmes dans des domaines où, à l’inverse, les hommes tendent à exceller. Une fois ces points identifiés, ils sont dénoncés comme d’horribles injustices. Une fois la pseudo-injustice « corrigée » (par l’attribution légale de nouveaux privilèges féminins), d’autres cibles sont déterminées et le processus se reproduit. Ce processus n’a pas et n’aura pas de fin : tant que les hommes excelleront dans certains domaines ou auront des capacités ou des tendances que les femmes n’ont pas et que les féministes jugent souhaitables, confortables ou valorisantes, ces spécificités seront dénoncées comme injustes et immorales. Alors même que les domaines d’excellence des femmes, eux, ne seront jamais remis en question. Ainsi, les mouvements féministes, même ceux se déclarant égalitaires, militeront pour qu’il y ait 50% de femmes au sein des conseils d’administration des entreprises mais ne lèveront pas le petit doigt pour qu’il y ait 50% d’hommes dans l’enseignement ; elles souhaiteront plus de femmes en politique, mais pas parmi les éboueurs. Et ainsi de suite.

Cela ne veut pas dire que le féminisme n’a jamais de vrai combat : dans certains cas, les scandales dénoncés sont réels. Mais les mouvements féministes sont très doués pour viser sans tirer, ou encore pour faire d’une bonne cause un mauvais procédé. Ainsi, on a vu, à la suite de l’affaire Weinstein, fleurir non pas une réflexion profonde et intelligente sur les rapports entre la sexualité et le pouvoir, mais bien l’hystérie #balancetonporc/#metoo. On a, de même, vu des mouvements féministes se retirer de la lutte contre le harcèlement de rue au motif que cette lutte pourrait les faire sembler racistes (montrant par là-même qu’ils accordent plus de prix à leur image qu’à la sécurité des femmes). Idem pour les charges régulières concernant le problème de l’anorexie. Et ainsi de suite.
En réalité, sous couvert d’égalité humaine, le mouvement féministe, dans l’Occident du XXIème siècle, est une vaste escroquerie, qui cache un mouvement suprémaciste, visant à une domination absolue de la société par certains groupes de femmes, elles-mêmes idiotes utiles de l’idéologie du marché. A l’instar de ces syndicats qui s’estiment représentatifs même s’ils n’ont que peu d’adhérents, les mouvements féministes, ultra-minoritaires au sein de la population féminine réelle, se considèrent néanmoins comme représentatifs de toutes les femmes et n’hésitent pas à parler en leur nom à toutes. Les mouvements féminins non féministes (comme les Antigones, par exemple) sont ignorés ou systématiquement jugés non représentatifs. Les mouvements dits féministes considèrent qu’il existerait un intérêt commun à toutes les femmes, quels que soient leur milieu social, leur religion, leur culture, leur idéologie, et ainsi de suite. De même, ils considèrent qu’il existerait un intérêt commun à tous les hommes, de l’ouvrier au trader, du journaliste au policier, du médecin au mineur. Tous auraient en commun de bénéficier de privilèges que le Patriarcat (l’équivalent féministe du Grand Méchant Loup) ferait pleuvoir sur eux, seulement et simplement parce qu’ils sont des hommes.
Mouvement authentiquement totalitaire (en cela qu’il considère que sa ligne idéologique est préférable au réel), le féminisme du XXIème siècle est, pour tout tenant de la Pilule Rouge, à considérer comme l’un des marqueurs les plus emblématiques de la décadence occidentale. Est en effet décadente une société qui nourrit en son sein, et même soutient et finance, des mouvements visant à la détruire. On emploiera généralement, pour en parler, le terme de féminhystérie, voire de féminazisme. Ces néologismes ne sont pas destinés à insulter le féminisme véritable. Au contraire : ils sont destinés à faire une différence claire et nette entre les mouvements qui se sont battus (et pour certains se battent encore) pour la vie, la dignité, l’égalité politique et l’éducation des femmes et ceux qui relèvent du suprémacisme sexiste, voire de l’hystérie pure et simple (et qui se battent généralement pour changer le nom des rues, contre le manspreading, pour l’écriture inclusive, et autres concepts plus ou moins futiles qui ont tous en commun de ne relever que du virtue signaling à l’état chimiquement pur).
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