DÉCADENCE OCCIDENTALE

C’est l’un des premiers et des plus fondamentaux des constats faits par qui se décide à avaler la pilule rouge : celui que nous vivons dans une société en décadence. Ce n’est, en soi, ni un bien ni un mal (après tout, la décadence peut précéder aussi bien la disparition que la renaissance). C’est juste un fait, simple et évident. Toutefois, si vous en doutez, ou auriez besoin d’arguments pour défendre ce point de vue, voici une sélection de signes qui ne laissent pas planer l’ombre d’un doute.

Décadence et cultures victimaires

Le principe de la culture victimaire est simple : vous êtes une victime (directe ou indirecte), et en tant que telle vous ne pouvez pas être responsable de ce qui vous arrive :

  • si vous êtes dépressif et refusez de vous faire traiter, ce n’est pas votre faute, c’est que vous portez sur vos épaules le poids du souvenir de la Shoah
  • vous n’êtes pas incompétente à votre poste, vous êtes victime de misogynie
  • si vous ne trouvez pas de travail, ce n’est pas parce que vous n’avez pas les compétences requises, c’est parce que les gens font preuve de racisme à votre égard
  • si votre pays est dictatorial et corrompu, ce n’est pas parce que la population laisse faire ou y trouve son compte, c’est parce que vous portez encore le poids de la colonisation
  • si vos voisins ne vous aiment pas, ça n’a rien à voir avec le fait que vous mettiez la musique à fond toutes les nuits et que vos potes gerbent leur whisky dans la cage d’escalier de l’immeuble : c’est juste que tout l’immeuble est homophobe
  • si vous êtes obèse, ce n’est pas parce que vous mangez n’importe quoi et ne faites pas de sport, ce sont vos gènes, il faut vous accepter tel que vous êtes
  • si aucun homme ne tente de vous séduire, ce n’est pas que votre attitude pose problème : c’est eux qui n’admettent pas quelle femme libérée, forte et indépendante vous êtes, et qui ont peur de votre féminité

On peut continuer la liste, encore et encore. Jouer la carte de la victime systématique, c’est en général un moyen pratique d’échapper aux conséquences de ses actes et de se conduire en gamin capricieux plutôt qu’en adulte responsable. C’est pouvoir rejeter sur les autres toutes les fautes, toutes les erreurs, toutes les malchances. Accessoirement, c’est avoir le sentiment d’appartenir à une minorité persécutée, ce qui est toujours bon pour l’égo. Et surtout, cela vous permet de ne rien faire pour changer la situation.

Attention : le fait d’être victime, ça existe. Le fait de porter des poids et des douleurs auxquels on ne peut rien, ça existe aussi et ça peut être très douloureux. J’en sais quelque chose, étant dans ce cas (je ne m’étendrai pas sur la question outre mesure, mais pour faire simple, on trouve dans mes propres valises, en vrac : la Guerre d’Espagne, la Shoah, la Révolution Russe et les illusions perdues de la gauche française). Mais rien de tout cela n’est insurmontable : celui qui veut réellement s’en sortir s’en sort. Que ce soit à coups de volonté, de foi, d’antidépresseurs ou de psychothérapie, il fait ce qu’il faut pour s’en tirer. Il n’attend pas des autres qu’ils le plaignent, et il se sort les doigts avant que ça ne cicatrise. Bref : il a une attitude qui, à l’heure actuelle, est loin, très loin d’être la norme. Je qualifierai cette attitude, si rare de nos jours, de virile. 

Décadence et politiquement correct

L’idée centrale du politiquement correct est simple : ne jamais fâcher personne. Le moindre terme pouvant vaguement prêter à confusion ou laisser penser que peut-être, éventuellement, il y aurait une arrière-pensée qu’on pourrait considérer comme peut-être péjorative vis-à-vis d’un groupe quelconque (et même pas forcément bien défini) doit être banni.

Le politiquement correct est une arme merveilleuse, parce qu’elle permet de mettre fin à tout débat : dès que votre adversaire dit une chose à laquelle vous ne pouvez pas répondre, prétendez que cela vous choque horriblement, et rappelle les heures les plus noires de notre histoire. Dès lors, vous n’aurez plus besoin de discuter, ni de justifier quoi que ce soit : vous êtes désormais soit une victime, soit un authentique résistant pourfendant la vermine nazie. N’oubliez pas de passer par la caisse à la sortie : pour peu que votre victimisation soit assez bruyante et médiatique, vous pourriez même décrocher une mission ministérielle ou un emploi parlementaire. Plus sérieusement : le politiquement correct, c’est la mort de toute pensée politique. C’est considérer que le ressenti et la sensibilité de tel ou tel compte davantage que la vérité, ou même simplement l’opinion d’un autre.
Le politiquement correct, c’est le totalitarisme des lâches. 

Décadence et célébration de la sexualité non reproductive

Attention, ne vous méprenez pas : le sexe sans attaches, juste pour le fun, c’est très bien. C’est une activité récréative, conseillée à tout le monde (à condition d’être majeur et consentant). Et tant mieux pour les homosexuels, les drag queens, les transgenre, les sadomaso, les scatophages, les enculeurs de hamsters et les suceurs de pot d’échappement de vivre dans un monde où leur choix de vie (oui, c’est bien un choix) ne les condamne plus au bûcher. Mais l’intérêt d’un individu n’est pas l’intérêt de la société dans son ensemble, et une société qui célèbre et met en valeur des sexualités non orientées vers la reproduction est une société qui a entamé un suicide, lent mais inexorable, ne serait-ce que sur le plan démographique. Une période de décadence peut aussi être très festive, et fort agréable à vivre. 

Décadence et diversité

La diversité (sexuelle, ethnique, idéologique, religieuse), au sein d’un groupe humain, n’est absolument pas un mal. Mais en soi, ça n’est absolument pas un bien non plus. L’idée de quotas, de discrimination positive, est certainement l’une des plus stupides et des moins intégrantes qui soient. Pour vous en convaincre, imaginez la scène suivante :

Vous êtes sur un lit d’hôpital, atteint d’une maladie très grave. Vous devez subir demain une opération de la dernière chance. Votre vie va être entre les mains du chirurgien qui vient d’entrer dans la chambre pour vous rencontrer. Que pensez-vous ?
Option A : j’espère que ce chirurgien sait ce qu’il fait et qu’il est l’un des meilleurs dans son domaine.
Option B : génial ! ce médecin est une femme noire transgenre ! c’est le mieux qui pouvait m’arriver !
Option C : Ouf ! ce médecin est un homme blanc et sans doute hétérosexuel ! c’est le mieux qui pouvait m’arriver !

Si vous choisissez l’option A, félicitations ! Vous êtes une personne normale, équilibrée et plutôt saine. Si vous choisissez B ou C, vous êtes raciste, sexiste et surtout dénué de tout pragmatisme. Ni le sexe, ni la couleur de la peau, ni les orientations personnelles du chirurgien ne comptent : ce qui compte, c’est sa compétence et elle seule. Ceci dit, vous avez tout à fait le droit d’être méfiant si on vous présente un médecin ne parlant visiblement pas votre langue et venu d’un pays n’étant pas connu pour la qualité de son enseignement : en ce cas, ça n’a rien de raciste, c’est du simple bon sens.

On peut étendre l’exemple à quantité de choses :

  • Non, ce n’est pas « génial » que mes voisins soient Mauritaniens, Abkhazes ou Pakistanais ; ce n’est pas « horrible » non plus. Ce qui peut être génial, c’est d’avoir de bons voisins, polis, discrets et aimables ; ce qui est horrible, c’est d’avoir de mauvais voisins, bruyants, désagréables et grossiers.
  • Non, ce n’est pas merveilleux que mon député, mon maire ou mon rabbin soit une femme. Ce n’est pas non plus un problème. Ce qui est merveilleux, c’est que mon député, mon maire ou mon rabbin fasse son boulot de manière honnête et compétente.

Des origines, statuts ou habitudes « différents » ne sont en eux-mêmes ni bons ni mauvais : ils ne le sont que relativement à la société dans laquelle on vit. Une culture différente n’est jamais une excuse pour mal agir mais elle n’est pas non plus une raison pour être rejeté. Pour l’heure, cependant, nous vivons dans un monde où la différence (qui est une donnée neutre) est érigée en atout, comme si le fait d’avoir une société morcelée en de multiples petits îlots était une richesse en soi. C’est certainement un but souhaitable pour nos maîtres, qui espèrent ainsi s’assurer une population plus facile à mater et bien plus docile, car moins unie. Mais pour l’homme du quotidien, il n’y a aucune raison de s’en gargariser.

En conclusion

Nous vivons dans une société au sein de laquelle :

  • chacun cherche à être une victime, de façon à éviter toute responsabilité personnelle
  • il est interdit de s’exprimer en termes clairs et francs, car cela risquerait de froisser de fragiles petits égos
  • l’aspect festif et ludique de la sexualité est célébré, au détriment de l’aspect reproductif et de la famille
  • on s’intéresse davantage à ce que les gens sont (origine, couleur de peau, religion, orientation sexuelle) qu’à ce dont ils sont capables

Bref : il s’agit bel et bien d’une société en train de se casser la gueule. Cette chute peut prendre dix ans comme elle peut prendre trois siècles. Mais dans tous les cas, l’Occident tel qu’il est aujourd’hui est condamné. Il changera ou il s’écroulera. Pour l’homme raisonnable, il ne s’agit ni de s’en réjouir, ni de le déplorer. Mais simplement d’en prendre acte, d’être conscient du moment historique dans lequel nous nous trouvons et de tenter de décider du rôle qu’il veut y tenir. Nous ne verrons sans doute pas la Renaissance. Mais nous pouvons mettre en place des jalons pour que nos fils la voient. 

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