Il est fréquent, dans les sociétés contemporaines, que les hommes se retrouvent perdus, ne sachent plus ni où donner de la tête ni quel est leur rôle. En ce genre de cas, il n’est jamais inutile de se pencher vers le passé. Le rôle de l’homme, dans la société traditionnelle, peut être résumé par trois verbes : protéger, procréer et pourvoir. Aussi étriqué que puisse sembler ce point de vue, il n’y a, en réalité, rien de plus valorisant ni de plus satisfaisant dans une vie d’homme que de réaliser ces trois objectifs.
Premier rôle de l’homme : protéger
Vous êtes le protecteur de votre famille, de votre clan, de votre nation, de votre culture. Vous êtes le gardien de votre femme et de vos enfants (mais aussi des plus âgés de votre clan), tant sur le plan physique que sur le plan moral, spirituel et matériel. Vous incarnez une forme de conservatisme protecteur, un havre de paix et de sécurité face aux errements du monde.
Ainsi que l’écrit David D. Gilmore : La virilité est la barrière qu’érige une société contre sa propre entropie, ses ennemis humains, les forces de la nature, le temps, et toutes les faiblesses humaines qui mettent en danger la vie du groupe.
La protection de ce qui vous est cher est un devoir sacré, et la raison de votre présence sur Terre. Si vous n’avez rien ni personne à protéger, vous êtes inutile au monde.
Deuxième rôle de l’homme : procréer
Il ne vient qu’en deuxième, parce que la protection lui est nécessaire : si vous n’êtes pas capable de protéger votre compagne, vous n’êtes pas non plus capable d’élever des enfants.
Tel Enée, qui porte sur ses épaules son vieux père paralytique tout en guidant de la main son jeune fils Ascagne, le rôle de l’homme accompli est d’être un maillon dans la longue chaîne de l’Histoire. Il se sait fils d’un temps long, et père d’un temps plus long encore. Avoir des enfants est pour lui un devoir sacré, que ceux-ci soient issus de sa semence ou non : transmettre ses gènes, c’est à la portée du premier animal venu. Transmettre ses valeurs, ses attitudes, son histoire, et s’assurer qu’elles demeurent fermes dans les générations suivantes, c’est le fait d’un homme véritable. Même s’il est vrai que rien ne remplacera jamais le sentiment qu’on éprouve la première fois qu’on tient son propre enfant dans ses bras.
La procréation implique également le choix d’une épouse convenable, d’une mère qui saura participer à la transmission de cet héritage et l’enrichir de ses singularités propres. Et cela non plus, ça n’est pas simple.
Troisième rôle de l’homme : pourvoir
L’homme, enfin, a pour devoir de pourvoir aux besoins des siens. Il assure et assume l’existence matérielle de ses enfants et contribue à celle de ses parents si le besoin s’en fait sentir. Il construit, entreprend, défriche, cultive, met en valeur. Il fait se plier la matière aux besoins de son clan. Que ce soit par la chasse, par l’agriculture ou par le travail moderne, il nourrit et loge les siens. Il construit les murs qui les protègent et s’assure de la bonne tenue de la maison. Plus que tout, il est et demeure autonome : il ne dépend pas des autres matériellement, ce sont les autres qui dépendent de lui.
Protéger, procréer et pourvoir. Trois piliers simples, trois missions sacrées. Une voie difficile et parfois douloureuse mais qui est celle de la satisfaction véritable. Pour qui a compris cela, le rôle de l’homme sur Terre et dans sa vie devient simple, évident : telle est la voie du devoir, et celle de la grandeur. Tout le reste n’est que distraction et vaine littérature. Encore faut-il vivre dans une société qui le permette.
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