Mors ultima ratio : faire la paix avec sa propre mort

Les vertus d’aujourd’hui

Parce que nous avons le sentiment, faux mais bien ancré en nous, qu’il y aura toujours un « demain », nous tendons à repousser à ce jour hypothétique bien des devoirs, mais aussi bien des plaisirs : je remplirai ma déclaration d’impôts demain ; mais j’appellerai également mon père demain.

Ce n’est que lorsque nous perdons un être cher que nous prenons conscience que « demain » n’existera pas toujours, ou en tout cas, pas pour tout le monde. Et que nombre des promesses remises à « demain » ne seront jamais tenues. Pourtant, quelques jours après les obsèques, ou quelques semaines au mieux, tout tend à revenir à la normale : « demain » réapparaît dans nos pensées, comme s’il n’en était jamais parti.

Demain n’est pas la répétition d’aujourd’hui.

NEO-MASCULIN

La prise de conscience de notre propre finitude et de notre inévitable trépas doit nous encourager à nous opposer à cette tendance. Nous pousser à penser à aujourd’hui, qu’il s’agisse de nos devoirs ou de nos joies. Cela ne veut pas dire qu’il faille oublier la notion de gratification différée, ni éviter les plans de long terme. Cela veut, en revanche, dire que nous devons apprendre à dresser nos désirs afin que notre paresse ou notre lâcheté naturelles ne nous empêche pas d’agir aujourd’hui. Sans quoi nous risquons bien de passer notre vie à attendre Godot.

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