Mors ultima ratio : faire la paix avec sa propre mort

Ne pas craindre la mort

Comme l’expliquait Epicure en son temps, la mort elle-même (ou en tout cas notre propre décès) n’est pas à craindre, et cette absence de crainte est l’une des clefs d’une vie heureuse. En effet, ce qui nous pose réellement un problème, c’est la mort des autres, bien plus que la nôtre. La nôtre, en définitive, nous concerne très peu, et pendant très peu de temps : tant que nous sommes là, c’est qu’elle n’est pas encore arrivée. Dès qu’elle arrive, c’est que nous ne sommes plus là. La seule chose à craindre est une éventuelle douleur au moment du passage d’un état à l’autre.

Et une fois passé … c’est question de foi. Mais soit on tombe dans le néant (et on ne sera plus jamais capable de s’en rendre compte, donc ça n’a plus aucune importance pour nous), soit on accède à un Au-Delà qui, à moins que nous ne nous soyons comporté en infâme ordure, devrait être heureux. Dans les deux cas, c’est la fin des emmerdements. Et si vous pensez avoir mérité l’Enfer, raison de plus pour agir, aujourd’hui, maintenant, afin de parvenir à une forme de rédemption.

Ne pas craindre la Faucheuse, c’est aussi considérer que la mort est dans la nature de l’existence. Tout ce qui existe, du cafard aux galaxies, a un cycle de vie : formation, maturité, dévolution, disparition. Les fantasmes transhumanistes ne sont rien d’autre qu’une réédition modernisée du mythe de la Pierre Philosophale ; mais en définitive, il est inutile de regretter ce qui est inévitable. Et c’est parce que notre trépas est inévitable qu’il contribue à donner du sens à notre existence.

Car s’il y avait toujours un « demain », s’il y avait toujours un « après », alors aucun de nos choix ni de nos renoncements ne serait irrémédiable. Il n’y aurait pas de signification à chercher à sa vie, puisque toutes les options seraient possibles, à un moment ou à un autre. Il n’y aurait pas d’enjeu, puisque tout serait réalisable, à condition d’en prendre le temps. Il n’y aurait même peut-être pas d’identité propre, puisque nous pourrions, tour à tour, tout être et tout devenir. La Mort n’est donc pas à craindre : elle est à accepter. Et elle est même, à un certain degré, à apprécier, tant elle contribue à nous donner un sens. C’est parce qu’elle est éphémère que la vie est précieuse.

Car s’il y avait toujours un « demain », s’il y avait toujours un « après », alors aucun de nos choix ni de nos renoncements ne serait irrémédiable. Il n’y aurait pas de signification à chercher à sa vie, puisque toutes les options seraient possibles, à un moment ou à un autre. Il n’y aurait pas d’enjeu, puisque tout serait réalisable, à condition d’en prendre le temps. Il n’y aurait même peut-être pas d’identité propre, puisque nous pourrions, tour à tour, tout être et tout devenir. La Mort n’est donc pas à craindre : elle est à accepter. Et elle est même, à un certain degré, à apprécier, tant elle contribue à nous donner un sens. C’est parce qu’elle est éphémère que la vie est précieuse.

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