Aussi est-il utile de consacrer un moment à la définition précise de ce qu’est la néomasculinité, sa nature, ses valeurs et ce qu’elle véhicule comme idéologie.
Néomasculinité : les bases
La néomasculinité est issue de la rencontre entre plusieurs courants de pensée, déjà cités dans un précédent article mais qu’il me semble utile de rappeler :
- La pensée traditionnelle
- La philosophie stoïcienne
- La philosophie épicurienne
- La philosophie moderne (surtout celle de F. Nietzsche et A. Schopenhauer)
- La morale judéo-chrétienne occidentale
- La pensée libérale post-moderne
Le but de la néomasculinité est d’aider les hommes vivant dans des pays occidentaux ou occidentalisés, pays dans lesquels les vertus et principes classiques ont disparu ou sont en voie de disparaître. Par vertus classiques, on entend en particulier :
- La virilité des hommes
- La féminité des femmes
- L’esprit de raison et la rationalité en toutes choses
- L’honneur et les principes moraux
- Le patriotisme, l’esprit de groupe, la notion de destin collectif
- Le sens de l’Histoire et de l’enracinement
- L’esprit de conquête et de dépassement de soi
- Le refus de la relativité morale et esthétique
La néomasculinité s’oppose donc frontalement à un certain nombre des valeurs de la modernité, notamment :
- Le consumérisme
- Le relativisme culturel, religieux, esthétique et moral
- L’internationalisme et l’interculturalisme débridés
- La théorie du genre
Bien que plongeant ses racines dans l’Histoire et le temps long, la néomasculinité n’est pas une pensée réactionnaire : elle ne propose en effet pas de revenir en arrière, mais, bien au contraire, de penser et de sculpter l’homme contemporain et post-contemporain ; un homme qu’elle souhaite en mesure de participer pleinement à la société.
Vous n’êtes pas obligé de vous engager mais si vous le faites, faites-le réellement.
Julien
Sur le plan idéologique, si la néomasculinité ne prend pas parti pour un bord ou un autre, elle encourage ses tenants à un minimum de radicalité : vous n’êtes pas obligé de vous engager mais si vous le faites, faites-le réellement. Si vous êtes de droite, soyez-le vraiment et sincèrement, et pour de bonne raisons, mûrement réfléchies et pondérées ; si vous êtes de gauche, soyez-le vraiment et sincèrement, et pour de bonnes raisons, mûrement réfléchies et pondérées. Rien n’est pire que l’entre-deux, l’hésitation, la volonté de ne fâcher personne. Une personne qui se dit chrétienne mais ne va jamais à l’église et ne pratique pas les vertus chrétiennes n’est qu’une hypocrite. Une personne qui se dit juive mais ne fréquente pas la synagogue et n’observe pas les mitzvoth est un jean-foutre. Et ainsi de suite. Dieu vomit les tièdes.
Le patriarcat traditionnel est terminé

Les sociétés patriarcales ont dominé la majeure partie de l’histoire récente de l’humanité. Plus exactement : nous n’avons pas d’exemple, au cours des six derniers millénaires, de civilisation digne de ce nom qui ne soit pas un patriarcat. Les seuls matriarcats connus concernent des tribus semi-primitives et/ou plus ou moins isolées, dont les réalisations historiques ne peuvent en aucun cas se comparer à celles de Rome, de la Chine, de l’Inde, des civilisations précolombiennes, de l’Europe médiévale, d’Al Andalous, etc.
Cependant, l’époque où les hommes dirigeaient effectivement l’ensemble de la société est terminée depuis longtemps. Mais force est de constater que pour plus égalitaire qu’elle soit, notre société n’est pas pour autant devenue plus harmonieuse, ni plus heureuse. Au contraire : la société est devenue conflictuelle, jetant hommes et femmes les uns contre les autres et créant régulièrement de nouvelles raisons de saper non plus l’autorité (qui n’existe plus) mais le droit à l’existence même du mâle hétérosexuel cisgenre (cishet, cismec, etc), désormais perçu par les mouvements soi-disant progressistes comme un être méprisable qu’il convient d’éliminer de la société.
Qu’ils en aient conscience ou pas, les hommes se battent désormais non pour le maintien d’un illusoire patriarcat, mais bien pour leur survie en tant qu’hommes.
Décadence de l’Occident
La perte globale de virilité qui accompagne la perte d’influence des mâles dans la société a engendré des mouvements divers et variés, mais qui ont tous en commun de tirer l’Occident vers la décadence et la disparition à terme. Ces mouvements impliquent, entre autres :
- La perte des repères identitaires, qu’il s’agisse d’identité sexuée, nationale, ethnique, religieuse, idéologique ou autre : tout vaut désormais tout, l’être humain est interchangeable.
- Une monétisation de l’ensemble du réel : tout est affaire d’argent. Et on peut acheter ou vendre de l’amour, de la procréation, de la douleur, du traumatisme historique, de l’identité… Alchimiste suprême, l’argent est le maître de tout, capable de transformer tout en n’importe quoi.
- La destruction systématique de tout ce qui fait société, à commencer par les relations humaines. Ces dernières sont elles aussi absorbées par le Marché tout puissant : la famille est transformée en PMA, les amitiés en contacts Facebook, les relations adultères en parts de marché pour Ashley Madison, et ainsi de suite.
- La destruction de tout repère cognitif, par la destruction (entre autres) du langage, de la logique, de l’histoire et de l’art.
Face à cette décadence occidentale, la néomasculinité appelle, au contraire, à l’adoption de valeurs essentielles. Non pas des valeurs d’antan mais des valeurs éternelles, issues à la fois de la morale traditionnelle et de la raison. Nous préconisons, entre autres :
- La prise de conscience que les identités existent et qu’elles nous façonnent. Que notre libre-arbitre est limité par notre idiosyncrasie. Que les êtres humains ne sont pas interchangeables : un homme n’est pas une femme, un Blanc n’est pas un Noir, un Français n’est pas un Italien, et ainsi de suite. Cette prise de conscience n’amène pas à créer de hiérarchie entre les êtres mais à réaliser leurs différences.
- L’affirmation que tout ne s’achète pas, que tout ne se vend pas. Que certaines choses doivent, dans une société saine, être exclues du secteur marchand. Qu’une dimension sacrée (qui n’a rien à voir avec une croyance religieuse) et transcendantale est nécessaire à l’être humain pour s’épanouir.
- Un investissement dans des relations humaines directes et véritables et la constitution de réseaux réels, hors du monde virtuel et hors du contrôle de Big Brother.
- La maîtrise du langage et de la culture et l’affirmation de l’existence d’un Beau et d’un vrai. Le refus de la novlangue et l’usage d’un parler-vrai aussi souvent que possible. L’initiation à la logique et à la rhétorique.
- Plus généralement, et parce qu’à notre sens c’est la racine de tout : nous souhaitons aller vers une société où les hommes sont des hommes, où les femmes sont des femmes et où les uns et les autres parviennent à vivre en bonne intelligence.
Nous ne sommes pas condamnés à la décadence et à la disparition.
Julien
Par ailleurs, le fait que l’Occident soit en décadence ne signifie pas qu’il va disparaître pour autant : nous avons connu d’autres périodes décadentes par le passé et une Renaissance n’est pas impossible. L’avenir n’est pas nécessairement sombre, même si les temps actuels le sont.

Rôles sexuels
Le fait qu’hommes et femmes sont égaux en droit ne signifie pas qu’ils soient égaux en quoi que ce soit d’autre. De fait, la longue histoire de notre espèce a développé, au sein de l’un et de l’autre sexe, des spécificités et des capacités particulières et différentes. Si la différence la plus visible est sans conteste la masse musculaire et la taille, les choses ne s’arrêtent pas là et concernent l’ensemble de l’individu, de sa manière d’être au monde et de sa façon de penser.
Ainsi, on constate que les hommes sont généralement plus dominants, agressifs, forts, rationnels et indépendants, tandis que les femmes sont généralement plus soumises, adroites, intuitives et coopératives. Cela ne signifie nullement qu’un individu isolé ne peut pas, ponctuellement, dépasser un individu du sexe opposé dans tel ou tel domaine. Mais cela indique de grandes tendances générales, qu’il serait absurde de nier.
Hommes et femmes ont toujours eu des rôles sociaux différents. Cet état de fait ne provient pas d’une effroyable oppression du patriarcat, mais bel et bien d’une optimisation du groupe humain, lui permettant de survivre en assignant à chaque individu des tâches à la fois utiles au groupe et correspondant à ses capacités réelles.
Prétendre hommes et femmes égaux en tout et donc identiques est une absurdité et une insulte aux spécificités de chacun. Cela ne signifie aucunement qu’il faille systématiquement renvoyer les femmes à la cuisine ou en bannir les hommes. Cela signifie en revanche qu’il est stupide et délétère de souhaiter forcer une parité en tous cas et tous lieux.
Le Grand Jeu
Si la séduction occupe une part aussi importante dans les préoccupations néomasculines, c’est qu’elle occupe une part majeure dans l’esprit et les préoccupations des hommes en général, et ce depuis toujours. Les dernières décennies ont vu l’apparition de changements majeurs dans les rapports entre hommes et femmes, et ce du fait, entre autres : des progrès de la médecine et de la maîtrise de la fertilité, de la perte de vitesse du mariage classique, de l’égalité des droits entre hommes et femmes, du divorce, de l’exode rural, de la promotion médiatique d’une sexualité libérée (et par libérée, il faut comprendre : soumise aux diktats de la mode et des médias), de la destruction de l’image sociale et culturelle des rôles traditionnels au sein du couple, et ainsi de suite.

De cette transformation profonde, il ne s’agit ni de se réjouir, ni de pleurer : la première comme la seconde de ces attitudes est également dénuée de sens et de raison. Il s’agit d’en prendre acte, et de contacter qu’à l’heure actuelle, un grand nombre d’hommes ne sont pas ou plus en mesure de comprendre les règles du jeu de la séduction, ce qui les rend incapables, entre autres, de former un couple avec une femme moderne d’un niveau de beauté et de revenus équivalent au leur.
Par ailleurs, le Jeu est souvent une porte d’entrée pour les jeunes mâles vers le monde de la néomasculinité : les succès rencontrés en matière de séduction leur permettent de se rendre compte d’à quel point on leur a jusqu’ici menti. Ils se rendent compte de la véritable nature des femmes et des hommes et cela tend à les encourager à prendre la Pilule Rouge.
La véritable nature des femmes et le marché sexuel
Un jeune homme contemporain, au sortir de l’enfance, a généralement des femmes une idée totalement fausse, issue d’un mélange pas toujours très heureux entre pornographie, films d’action et comédies romantiques. Les femmes lui son tour à tour présentées comme des victimes (type demoiselle en détresse), des super-héroïnes indépendantes qui n’ont besoin de personne, des nymphomanes en chaleur, des êtres sensibles à qui tout est dû sans qu’elles aient à lever le petit doigt…
Par le Jeu, il en vient à fréquenter intimement un nombre important de femmes ; plus important, en tout cas, que s’il ne maîtrisait pas les codes de séduction. Et il se rend compte, de rencontre en rencontre, de l’enjeu réel des rapports. Il prend conscience de l’inutilité totale, pour plaire, d’une quelconque profondeur ni d’une quelconque sincérité. Il réalise la nature transactionnelle de toute relation, qu’elle soit amoureuse ou non. Bref : il ouvre les yeux sur la nature humaine. C’est ce qui s’appelle avaler la Pilule Rouge : le moment où on prend conscience du fait que, jusqu’ici, on nous a menti sur à peu près tout ce qui a de l’importance.
Le Grand Jeu est l’ensemble des stratégies permettant aux hommes d’optimiser leur séduction et donc, à terme, leur reproduction.
Julien
En comprenant les règles du Marché Sexuel, il comprend tout des relations amoureuses. Cette part de la Pilule Rouge a un goût amer, car le jeune homme réalise soudain que tout ce qu’il croyait vrai concernant l’amour n’est qu’une vaste faribole, et qu’au jeu de ladite faribole, seules les femmes sont gagnantes. En comprenant à quel point ses considérations sur le réel sont conditionnées par une narration ne servant que les impératifs féminins, il se libère peu à peu de ces illusions (ce que nous appelons la Matrice). De la même manière que Néo acquière de super-pouvoirs en prenant conscience que sa réalité n’est qu’une illusion, il apprend également à manipuler les contes servant les impératifs féminins à son propre profit.
Au passage, il découvre également combien d’hommes sont lâches, immatures, inconsistants, et préfèrent demeurer dans une illusion commode et confortable plutôt que de se confronter à la réalité. Ayant compris que tous ne seront pas sauvés mais que ceux qui ont pris conscience du réel ont quelque responsabilité, l’homme ayant absorbé la Pilule Rouge se tourne vers lui-même et entreprend l’amélioration de son être à tous égards.
Une éthique de l’amélioration personnelle
L’amélioration personnelle est et doit être, pour tout homme digne de ce nom, un souci permanent et un processus perpétuel. C’est elle qui lui permet de transformer le matériau brut dont il dispose (c’est-à-dire lui-même) en un chef d’œuvre dont il pourra être fier : Sculpte ta propre statue, disait Plotin. Nous ne disons pas autre chose.

L’amélioration personnelle intervient à plusieurs niveaux :
Une amélioration physique
Se sculpter un corps puissant, efficace et auquel on peut faire confiance est une nécessité. Cela augmente votre valeur sur le marché sexuel, garantit votre santé et vous enseigne une morale d’efforts et de transformation. Pour beaucoup d’hommes, le début de l’amélioration de soi passe par là. Toutefois, l’objectif de la néomasculinité n’est pas de pousser tous les hommes au bodybuilding : nous encourageons avant tout l’acquisition de puissance, de coordination et de force fonctionnelle. La vanité personnelle est plutôt découragée. Un corps puissant est inutile à qui ne sait pas s’en servir : c’est pourquoi la néomasculinité encourage fortement l’apprentissage de techniques de combat.
Une amélioration psychologique
La néomasculinité encourage les hommes à se considérer comme au moins partiellement maîtres de leur destin. Nous décourageons toute pensée victimaire et encourageons, au contraire, à prendre son existence en main. On a toujours le choix. Et on est toujours, au moins en partie, responsable de ce qui nous arrive. Cette pensée ne doit pas être culpabilisante mais, au contraire, pousser à l’action.
Une amélioration intellectuelle
La néomasculinité pousse les hommes à étudier la logique, la rhétorique, la philosophie, la théologie, la littérature. S’intéressant de près aux textes antiques, elle encourage à renouer avec la pensée stoïcienne et avec l’épicurisme véritable (à ne pas confondre avec l’hédonisme).
Une amélioration dans le style de vie
La néomasculinité pousse les hommes à se choisir des objectifs de vie ambitieux mais rationnels, et à rechercher une vie sobre et heureuse. Si elle n’encourage pas nécessairement les jeunes hommes à se « caser » immédiatement, elle prend cependant acte du fait que former un couple fécond et fonder une famille est un but pour tout homme digne de ce nom. Bien que d’autres modèles soient également possibles, nous croyons fermement que la famille nucléaire, composée d’un père, d’une mère et d’enfants est le mode familial le plus naturel à nos sociétés et le plus souhaitable (si vous n’étiez pas encore convaincu du fait que nous vivons une période de décadence, souvenez-vous que le seul fait d’affirmer ce qui précède suffit de nos jours à vous faire traiter de fasciste).
Sur le plan professionnel, la néomasculinité encourage les hommes à l’efficacité et à la productivité, dans les limites de la raison et en rappelant que le but du travail est de permettre la vie, non l’inverse.
Une amélioration spirituelle
Nous pensons, enfin, que Dieu, ou à tout le moins le sacré, le transcendant, le spirituel, a une place dans la vie d’un homme digne de ce nom. Pas toujours et pas à tous les âges de la vie une place de premier plan, mais une place néanmoins.
Plus généralement, nous poussons les hommes à s’accomplir, à réaliser leur potentiel et à prendre le contrôle de leur propre existence.
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