Vous connaissez sans doute déjà le principe de Pareto, sous ce nom ou sous celui, plus commun, du principe des 80/20. Il ne s’agit pas d’une loi scientifique au sens strict : plutôt d’un principe empirique, dont le fonctionnement et les causes ne sont pas clairement établis mais qui décrit une tendance naturelle et, semble-t-il, sinon universelle, du moins très largement répandue.
Dans de nombreux domaines, 80% des effets sont provoqués par 20% des causes. Vingt pourcent des clients d’une entreprise représentent le plus souvent 80% de son chiffre d’affaires. Et ainsi de suite. Le nom de Pareto provient de l’économiste italien Vilfredo Pareto, qui, en 1896, dans son Cours d’économie politique, avait démontré qu’en Italie, 80% des terres agricoles étaient possédées par 20% de la population. Il avait ensuite poursuivi ses observations dans d’autres domaine, notamment la botanique, et avait observé des ratios similaires.
Le principe de Pareto n’est pas une règle absolue, ni fixe : selon les cas et les domaines, on observera des répartitions effectives du genre 75/25, 82/18, 85/15, etc. L’idée des 80/20 donne plus un ordre de grandeur global qu’une délimitation précise.
Ce qui est fascinant avec le principe de Pareto, c’est qu’il fonctionne à plusieurs niveaux simultanément. Ainsi, un rapport des Nations-Unies datant de 1992 a établi que :
- Les 20% des humains des plus riches contrôlent environ 80% des richesses mondiales (82.7%, exactement).
- Les 20% des humains juste en dessous des plus riches (ceux situés entre 20 et 40, donc), contrôlent environ 80% des richesses restantes
- Les 20% des humains situés juste en dessous (la tranche 40-60, donc) contrôle environ 80% des maigres richesses encore restantes.
- Et ainsi de suite. On ne parvient à aucun moment, même chez les plus pauvres, à une répartition égalitaire (sauf, bien entendu, pour ceux qui n’ont réellement rien). Les dynamiques de prédation et d’attribution des ressources à une élite minoritaire sont les mêmes à tous les niveaux de la société.
On observe le même phénomène et la même répartition dans les sports (20% du temps d’entraînement fait 80% de la différence entre deux sportifs), dans les revenus (10% de temps de travail en plus pour les hommes dans des professions libérales leur octroient 40% de revenus en plus par rapport à leurs collègues féminines), dans l’informatique (20% des bugs provoquent 80% des défaillances d’un système ; 20% d’un code contient 80% de ses bugs), dans la fréquentation des lieux publics (80% de la fréquentation se fait sur 20% de la journée), dans la sécurité (les 20% les plus graves des accidents provoquent 80% des blessures et des morts), dans la santé publique (20% de la population représente 80% des dépenses publiques de santé), dans le SAV (80% des plaintes viennent de 20% des clients), dans la transmission des maladies (20% des malades du SIDA sont responsables de 80% des infections), dans le commerce (20% des produits sont responsables de 80% des ventes), dans la criminalité (80% des crimes et des délits sont commis par 20% des criminels et délinquants), dans le travail (20% des salariés assurent 80% des heures supplémentaires), et ainsi de suite. Les exemples sont très nombreux. Ça marche même pour notre site : 20% des articles attirent environ 80% des primo-lecteurs.
Que faire du principe de Pareto ? Et pourquoi en parler ici ?
Il est important de connaître le principe de Paretto, parce qu’il semble représenter, comme par exemple Pi, ou encore le Nombre d’Or, l’une des grandes lois naturelles. Cela ne veut pas dire que le principe de Paretto est juste, ni qu’il suffit à tout expliquer, tout justifier, tout accepter. Cela veut dire qu’il décrit une réalité empirique largement constatée.
Il est également important de connaître le principe de Paretto, parce qu’il s’applique à quasiment toutes les répartitions de ressources par voie de marché, y compris les ressources sexuelles. Ainsi, 20% des mâles se répartissent l’accès sexuel à 80% des femelles. Les 20% suivants se répartissent l’accès à 80% des femelles restantes. Et ainsi de suite. D’où l’intérêt de connaître et de savoir utiliser les dynamiques relationnelles et sexuelles, afin d’essayer de se placer au plus haut dans cette hiérarchie.
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