Dans le cadre d’un monde relationnel, sentimental et sexuel se comportant comme un vaste marché, l’hypergamie consiste à tenter d’obtenir, en échange de sa Valeur sur le Marché Sexuel, les meilleurs avantages matériels et financiers possibles.
L’hypergamie se distingue de la prostitution : en effet, la prostituée est parfaitement consciente de ce qu’elle fait et ne ment ni à elle-même ni à son client. L’hypergame, au contraire, tente de faire croire et de se faire croire que son attitude est guidée par ses sentiments, ses envies ou autre raison jugée par elle-même et par la société plus légitime que le seul désir d’argent. Et dans bien des cas, son attirance est sincère : l’hypergame n’est pas nécessairement menteuse; elle est simplement “programmée” comme cela.

Dans la mesure où les hommes sont perçus comme les détenteurs du capital financier et des revenus les plus importants (ce qui est faux, ou du moins à fortement nuancer, mais néanmoins ancré dans les mentalités), ce sont généralement les femmes qui pratiquent l’hypergamie : l’hypergamie masculine existe mais elle est beaucoup plus rare, pour ne pas dire exceptionnelle, par manque d’opportunités davantage que par vertu.
Du point de vue d’une femme hypergame, les hommes se classent en deux catégories : ceux qu’elle perçoit comme supérieurs à elle sur le plan matériel, et qui deviennent sexuellement désirables (ou, au moins, envisageables), et ceux qu’elle perçoit comme inférieurs, et qui deviennent sexuellement invisibles.
L’hypergamie n’est pas forcément liée à l’argent : d’autres marques de puissance, de sécurité ou de statut social peuvent s’y substituer, selon les sociétés, les époques ou les âges de la vie : ainsi, l’attirance de toutes les femelles aux alentours pour le meilleur chasseur de la tribu, le noble à la prestigieuse lignée, le businessman plein aux as ou encore, au lycée, le seul garçon de la classe à posséder un scooter, relèvent également de l’hypergamie.
L’hypergamie se manifeste de différentes manières. La plus visible est bien entendu le fait, pour une femme, de ne pas envisager de rapports sentimentaux ni sexuels avec un homme qui n’est pas du bon milieu social (de fait, quand un mariage réunit deux partenaires qui ne sont pas issus du même milieu, c’est presque toujours la femme qui vient du milieu le plus pauvre, et très rarement l’inverse). Une forme plus commune et plus discrète d’hypergamie est le fait, pour une femme, de rechercher un homme plus confiant et déterminé (et donc rassurant) qu’elle ne l’est elle-même, ou tout simplement plus grand, ce qui est une autre manière de se sentir en sécurité (cette fois physiquement ou émotionnellement, plutôt que financièrement).
Autrefois, l’hypergamie se traduisait par le fait, pour une femme, d’épouser un homme généralement un peu plus âgé qu’elle et déjà matériellement installé, à même d’assurer son entretien et celui de leurs enfants. Dans la société ultra-libérale sur le plan des mœurs qui est la nôtre aujourd’hui, l’hypergamie se traduit par une forte tendance à passer d’un conjoint à un autre au gré des opportunités et de l’intérêt que chacun suscite : il ne s’agit plus de former des couples stables ni des familles économiquement viables, mais bien de tenter d’obtenir un maximum de sa propre VMS. Pour les femmes très hypergames, l’amour et le sexe ne sont rien d’autre que des moyens d’accéder à un autre statut social sans pour autant avoir à travailler pour obtenir ce qu’elles souhaitent. Cette tendance est encouragée par toute une série de productions cinématographiques, littéraires ou autres, qui, de Pretty Woman à Bridget Jones, inculquent aux jeunes filles qu’elles n’ont qu’à attendre le Prince Charmant et le saisir quand il se présente, et que ce sera toujours à lui de les mériter, jamais l’inverse.

Le problème de l’hypergamie ne réside pas dans le fait de souhaiter obtenir la « meilleure affaire » possible pour prix de sa Valeur sur le Marché Sexuel : tel est en effet le cas de tous les individus. Mais là où l’individu sain et souhaitant des partenaires de meilleure qualité commencera par augmenter sa propre VMS (en faisant du sport, en se cultivant, en s’améliorant personnellement, etc.), l’hypergame se contentera de sauter d’une relation à une autre, au gré des opportunités, de manière à engranger un maximum de gains sans pour autant offrir davantage à ses conjoints.
Le niveau d’hypergamie varie fortement selon les individus : certaines femmes sont très hypergames, d’autres ne le sont que légèrement. Les plus hypergames sont faciles à repérer : ce sont celles qui se laisseront très facilement séduire par des signes extérieurs de puissance (richesse, belle voiture, beau costume, attitude alpha). Éternelles insatisfaites, les hypergames ont tendance à ne considérer leur compagnon actuel que comme un partenaire « faute de mieux » et l’abandonneront dès qu’une meilleure opportunité se présentera. Plus généralement, les plus hypergames sont également les plus superficielles.
L’homme souhaitant établir une relation de longue durée de qualité doit être conscient de l’existence de l’hypergamie, et s’efforcer d’offrir à sa compagne quelques avantages décents, s’il veut la conserver. Dans le même temps, il doit également s’assurer qu’il n’entre pas dans une relation suivie avec une femme à l’hypergamie très développée. Il doit aussi avoir conscience que tout changement dans son statut social et/ou financier mettra fatalement en danger son couple. La rupture en cas de chômage ou de pauvreté soudaine n’est ni systématique ni immédiate mais elle demeure une tendance forte et constante.
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