Sont-elles vraiment toutes comme ça ? AWALT et NAWALT

L’une des caractéristiques les plus souvent observées chez les mâles encore sous Pilule Bleue, ou chez ceux en cours de transition mais qui n’ont pas encore bien assimilé les principes Pilule Rouge, c’est la tendance, lorsqu’ils sont confrontés à un élément théorique inattaquable tant il est fondé, aussi bien scientifiquement qu’empiriquement (Loi de Briffaulthypergamie, etc.), à admettre du bout des lèvres que oui, bon, d’accord, c’est sans doute vrai dans certains cas, mais que quand même, elles ne sont pas toutes comme ça.

Dans la manosphère anglophone, on parle, pour une question de ce genre, d’un AWALT (All Women Are Like That : toutes les femmes sont comme ça) / NAWALT (Not All Women Are Like That : toutes les femmes ne sont pas comme ça). Le fait de généraliser à un point tel qu’un article, un argument ou une thèse Pilule Rouge puisse laisser penser que les femmes sont toutes comme ça suffit souvent à exciter l’esprit veule mais néanmoins pédant qui sommeille chez beaucoup d’hommes soumis. En effet, il lui est alors possible de s’insurger contre ce qui lui semble être une attaque contre ses idées, et ce en utilisant les arguments les plus bas et les plus stupides, dont, entre autres, le fameux « il ne faut pas généraliser », qui lui permet de faire du virtue signaling à peu de frais. Cette phrase, à elle seule, prouve déjà que le type est un crétin, qui n’a pas compris ce qu’est une généralisation, et qui n’a surtout pas compris que, dans le cadre d’un raisonnement sain, justement, si, il faut généraliser : c’est même la seule manière d’acquérir un savoir réel, et c’est comme cela que fonctionne la pensée scientifique et rationnelle.

Toutes comme ça : ce qu’il faut comprendre

Celui qui hurle qu’elles ne sont pas toutes comme ça est également un crétin parce qu’il n’a pas compris ce qu’est une théorie du comportement humain, ni comment elle fonctionne.

MARTIAL

Quand on dit ou écrit (sur neo-masculin, en tout cas), que les femmes sont toutes comme ça, cela ne veut pas dire que l’auteur pense que toutes les femmes sont identiques. Ce serait stupide et faux. Il est bien évident qu’au sein de n’importe quel groupe humain, existent un grand nombre de variations individuelles. Ce qu’un principe de type AWALT signifie réellement, c’est que les thèses évoquées correspondent à des vérités générales, qui, certes, peuvent varier d’une personne à une autre, mais sont exactes sur le grand nombre. Exactement de la même manière que, si vous dites que la population de tel ou tel pays africain (disons la Tanzanie) a la peau sombre, vous allez, en vous confrontant au réel, trouver une grande quantité de contre-exemples : un individu aura en réalité la peau plus claire que son voisin, un autre, dont les parents sont venus d’ailleurs, aura même un phénotype totalement différent, un troisième sera albinos, et ainsi de suite. Il y aura toujours une grande quantité d’exceptions et de variations individuelles. Il n’en demeure pas moins qu’à titre global, une affirmation du genre Les Tanzaniens ont la peau sombre reste valable.

Il est donc prudent, quand vous ne connaissez pas encore une femme personnellement, de partir du principe qu’elle est bien « comme ça », parce que c’est a priori l’hypothèse la plus probable. Ça ne veut pas dire que c’est vrai : en tant que personne, elle peut très bien vous réserver des surprises. Ça veut juste dire qu’il est vraisemblable qu’elle suive les schémas de comportement habituels. On pourrait très bien, au lieu d’écrire les femmes sont toutes comme ça, écrire certes, on ne peut jamais affirmer avec certitude que l’intégralité des femmes est bien comme ça, mais notre documentation, nos expériences empiriques et notre raison nous amènent à penser qu’un nombre de femmes suffisamment important pour être significatif adopte la plupart du temps des comportements de ce type et qu’il est donc, par voie de conséquence, raisonnable et prudent de constater que jusqu’à ce qu’elle apporte la preuve du contraire, une femme prise au hasard peut être considérée comme susceptible de se conformer aux schémas comportementaux ici décrits. C’est sans doute plus précis. Mais c’est nettement plus long, et répéter ce genre de formule à chaque article ou presque, c’est faire peu de cas de l’intelligence du lecteur.

D’un bout à l’autre de la planète, quelle que soit leur culture ou leur origine, les femmes partagent certains traits comportementaux.

La question des dosages

Ce que l’argument NAWALT oublie également le plus souvent, c’est la question de la composition du cocktail féminin. Le solipsismel’immaturitél’irrationalité, le machiavélismel’hypergamie ou la conception utilitariste de l’amour, pour ne citer que quelques exemples … tous ces phénomènes sont courants et communs. Mais cela ne signifie pas qu’ils se retrouvent dans la même proportion, ni avec la même force, chez toutes les femmes. Aucune n’en est incapable, mais ce qui sera très prononcé chez l’une sera discret chez l’autre, et inversement. Il n’est donc pas faux de considérer que oui, « les femmes sont comme ça », puisqu’elles possèdent toutes la capacité à se comporter de ces manières ; mais ça ne signifie pas pour autant que leurs comportements individuels sont identiques.

Ni haine, ni violence

Bien souvent, lorsqu’un interlocuteur se montre choqué par un propos et prétend que non, non, trois fois non, on ne peut pas dire que les femmes sont toutes comme ça, il oublie aussi un point très important de la pensée Pilule Rouge : le fait que celle-ci n’encourage à aucune haine ni aucune animosité envers les femmes. Il ne s’agit pas de faire des hommes des misogynes ; il s’agit seulement de les informer de la manière dont les choses se passent réellement. L’homme qui a réellement assimilé la Pilule Rouge est certes passé par des étapes de colère, et sans doute de haine passagère. Mais ce qu’il déteste désormais, ça ne sont pas les femmes, ce sont les mensonges sur leur compte. Quant aux comportements féminins qui peuvent s’avérer néfastes pour lui, il a appris à les accepter comme une part immuable de l’ordre des choses. Si vous êtes perdu au fin fond de la toundra et que des loups veulent vous bouffer, vous avez toutes les raisons de vous défendre mais aucune raison de les haïr : ils ne font que suivre leur nature de loup. De même, si vous êtes criblé de dettes, viré de votre boulot, et que votre trophy wife vous quitte pour votre ex-patron, vous avez toutes les raisons d’être en rogne, mais aucune raison de la haïr : elle ne fait que suivre sa nature hypergame.

Marc-Aurèle a d’ailleurs une très belle pensée, à propos de ce genre de choses :

« Quand quelqu’un te choque par son impudence, demande-toi sur-le-champ : « Se peut-il qu’il n’y ait pas d’impudents dans le monde ? » Non, cela ne se peut pas. Ainsi donc, ne cours pas après l’impossible ; car cet homme qui te choque est un de ces impudents dont l’existence est inévitable dans le monde où nous sommes. Aie toujours la même réflexion présente s’il s’agit d’un malfaiteur, d’un perfide, ou de quelqu’un qui s’est rendu coupable de toute autre faute. En te disant qu’il est impossible que cette sorte de gens n’existe pas dans la société ; tu te sentiras plus de tolérance envers chacun d’eux en particulier. (…) Est-ce donc un mal ou une chose si étrange qu’un ignorant fasse œuvre d’ignorance ? Examine si ce n’est pas bien plutôt à toi-même qu’il faudrait t’en prendre de n’avoir pas prévu qu’un tel homme commettrait une telle faute. Car la raison te donnait bien des motifs de présumer que, selon toute apparence, il commettrait ce délit ; et si tu t’étonnes qu’il l’ait commis, c’est que tu n’as pas assez écouté les avertissements de la raison. C’est surtout quand tu accuses quelqu’un de perfidie ou d’ingratitude qu’il faut faire ce retour sur toi-même. Évidemment, c’est ta faute si, connaissant le caractère de cet homme, tu as pu croire qu’il observerait sa parole.« 

Ce qui, dans les propos de Marc-Aurèle, est vrai pour l’humanité en général, est, pour l’homme de raison sous Pilule Rouge, vrai également pour les femmes en particulier : rien ne sert de leur reprocher ce qu’elle sont, puisque cela ne changera pas. Mieux vaut savoir à quoi s’attendre, et les aimer tout de même. À bien des égards, soutenir le point de vue NAWALT (« toutes les femmes ne sont pas comme ça ») revient à nier l’existence d’une nature féminine différente de la nature masculine. C’est un point de vue qui, certes, peut se défendre. Mais si on le défend, il faut aussi, alors, refuser toute forme de discrimination positive, considérer comme injuste tout avantage octroyé aux femmes, déclarer incongrue et absurde l’idée de parité, estimer que toute différence dans les résultats obtenus par un individu ne provient que de ses choix individuels et que son sexe n’a rien à voir … bref, jeter aux orties toute la doxa feministe. Car si les femmes ne disposent pas de traits de comportement qui leur sont propres et qui les différencient des hommes, alors les différences de résultats, notamment dans le domaine professionnel, ne peuvent provenir que de choix personnels. En matière de féminisme, donc, prière de circuler : il n’y a rien à voir.

Il est assez amusant de constater qu’en groupe, les femmes adorent, le plus souvent, souligner leurs points communs. Tout en considérant comme machiste le fait qu’un homme les souligne.

Une question de contexte

L’espèce humaine est diverse et variée. Notre origine ethnique, culturelle, familiale, sociale, ou religieuse, ainsi que notre histoire singulière, nos expériences personnelles, notre idiosyncrasie, façonnent notre vision du monde et nos comportements. Il n’est donc pas étonnant que des processus généraux se déclinent d’un individu à un autre, en une infinité de variations. Pourtant, on trouve, d’un bout du monde à un autre, et au sein de cultures qui n’ont pour certaines jamais été en contact, des mythes aux similitudes troublantes, des structures de légendes quasiment identiques, et ainsi de suite. Sans doute parce que certains fondamentaux humains sont si profondément enracinés en nous que nous les avons tous en partage, même si, d’un milieu à un autre, ils peuvent s’exprimer différemment.

L’hypergamie, par exemple, n’est rien d’autre que le fait de souhaiter tirer le maximum de sa propre Valeur sur le Marché Sexuel et de ne jamais être réellement désintéressée dans son attirance pour un conjoint. Elle s’exprime généralement de nos jours par une poursuite de biens matériels, parce que nous vivons à une époque matérialiste, ce qui pousse certains hommes à la confondre avec une forme élaborée de prostitution. Certes, il s’agit bien d’un échange « sexe contre ressources », mais notre siècle est bien le seul à ne considérer les ressources que d’un point de vue matériel. En d’autres temps, d’autres lieux, d’autres contextes, le même phénomène peut avoir poussé des femmes à rechercher chez leur partenaire certaines caractéristiques génétiques, certaines attitudes, certains statuts sociaux. Ainsi, dans la France du XVIIème siècle, une jeune fille bourgeoise, dont la dot est bien supérieure à toute la fortune de son futur époux, baron ruiné mais disposant d’un authentique nom à particule et de quartiers de noblesses remontant à l’époque de Charlemagne, est bien dans une démarche hypergame : ce n’est pas parce qu’elle perd de l’argent dans l’opération matrimoniale qu’elle n’y gagne pas quelque chose qui, du point de vue de la société dans laquelle elle vit, vaut bien plus que de la monnaie sonnante et trébuchante. De la même manière, l’hypergamie peut ne pas être absente du mariage entre une marraine de guerre et une « gueule cassée » de 1918 plus pauvre qu’elle : ce n’est pas parce que le type est un prolétaire défiguré que s’unir avec lui ne présente aucun intérêt pour sa compagne. Cela peut, par exemple, lui octroyer au sein de sa petite communauté rurale un statut de quasi-sainte patriotique, lequel sera même peut-être, dans l’esprit des braves gens, supérieur à celui de son époux : après tout, lui n’a fait que son devoir, alors qu’elle a fait le choix de la vertu, en apportant amour et réconfort à un pauvre blessé. Dans l’exemple du noble comme dans celui du soldat, les bénéfices symbolique et sociaux apportés par le conjoint sont les moteurs de comportements hypergames, même si aucun bénéfice financier n’en découle.

Le fait, donc, même aujourd’hui, de constater qu’une femme a pour compagnon un homme moins riche qu’elle ne signifie ni qu’elle n’est pas hypergame, ni que l’hypergamie n’est pas un mode efficace d’analyse des faits et comportements féminins dans un contexte de reproduction, de séduction et de stratégie matrimoniale. En tout état de cause, ça n’est pas une raison valable pour réfuter l’idée qu’ « elles sont toutes comme ça. »

La pression du milieu

Bien évidemment, il peut exister des femmes chez qui aucun des comportements couramment décrits au sein de la manosphere n’existe. Des femmes qui ne seraient jamais manipulatrices, ni hypergames, ni machiavéliques, ni menteuses, ni immatures, ni irrationnelles. De tels êtres, pour peu qu’ils existent en chair et en os (1), sont toutefois très improbables et ne sauraient constituer que de rarissimes exceptions, au même titre que le Tanzanien albinos.

Les authentiques exceptions sont des réalités : des femmes qui, de par leur éducation, leur intelligence, leur milieu familial, défient les prédictions et se montrent rationnelles, sincères, équilibrées, mûre, etc. De tels êtres ont cependant une chose en commun avec les hommes dévirilisés, les Jeunes Filles XY et autres déchets de nos sociétés contemporaines : ils ne sont pas nés ainsi. Ils sont le fruit des circonstances, d’un conditionnement strict, de pressions constantes visant à modifier leurs comportements naturels. Ils sont le résultat d’une éducation particulière, de la transmission et de l’assimilation de certaines valeurs spécifiques. En termes plus clairs : ils sont devenus ce qu’ils sont, ils ne sont pas nés ainsi.

Une question d’égo

Mais au fond, ce qui motive le plus les personnes sous Pilule Bleue à affirmer qu’ « elles ne sont pas toutes comme ça », n’a rien à voir avec des arguments rationnels, pour faibles qu’ils puissent être : c’est tout simplement leur égo.

Pour beaucoup d’hommes sous Pilule Bleue, accepter une vérité Pilule Rouge peut en effet exiger d’eux qu’ils remettent en question une très grande partie de leurs comportements passés, notamment dans leurs rapports aux femmes. Cela veut dire accepter que l’on a eu tort. Accepter qu’on a été aveugle, stupide, manipulé, naïf. Certains sont tout simplement trop orgueilleux ou trop stupides pour cela.

Pour d’autres, admettre qu’il existerait une nature féminine générale brise le mythe de leur âme-sœur particulière. Cela les oblige à faire tomber celle dont ils sont le Chevalier Blanc satellite de son piédestal et à la voir comme ce qu’elle est le plus souvent : une dangereuse manipulatrice. Le souci, c’est qu’un homme atteint d’Unicisme est dans le même cas que l’adepte d’une secte fasciné par son gourou, ou que le camé accroché à sa seringue : même si, au fond de lui, un fragment de conscience lui crie encore qu’il est amoureux d’un poison qui le tue à petit feu, même si, bien souvent, il se hait lui-même et hait sa propre faiblesse, il ne peut s’empêcher d’y revenir, et préfèrera défendre sa dope (qu’elle soit chimique, spirituelle ou sentimentale) de toutes ses forces, de crainte de devoir y renoncer et de ses retrouver face à lui-même.

Et quiconque contribue à briser leur rêve est forcément un salaud à leurs yeux.

MARTIAL

Enfin, un grand nombre de femmes (généralement les moins intelligentes) se montreront choquées, outrées par l’insupportable degré de misogynie de propos ou d’arguments Pilule Rouge. Et ce, même, et surtout, si dans leur propre existence elles en sont l’illustration vivante. Que ces femmes-là crient au scandale, est, finalement, tout à fait normal et ne doit en aucun cas choquer l’homme de raison : personne n’aime être dénoncé dans ses vices, et chacun se croit différent. Être ramené à sa propre absence d’originalité, ainsi qu’à la moralité douteuse de ses propres comportements, n’a rien d’agréable. Que l’on dissipe l’aura de mystère et de magie qui entoure une femme, et elle tend bien souvent à se sentir mise à nu. Pour qui est confronté à de tels hauts cris, une petite règle empirique qui a fait ses preuves : plus le tapage est important, plus on a touché juste; moins les contre-arguments sont développés (Tout ça c’est des conneries machistes ! n’est pas un contre-argument développé), plus on a touché juste; plus on constate d’utilisation de sophismes ou de raccourcis intellectuels outranciers (Reductio ad hitlerum, chantage affectif, etc.), plus on a touché juste.

Mystères, secrets, brumes et fumées sont des méthode de dissimulation d’une nature, finalement, pas si compliquée que cela à comprendre.

NAWALT en tant que doxa

Si les femmes ont bel et bien, dans leur nature profonde, des aspects que bien des hommes pourraient juger négatifs, l’immense majorité d’entre eux n’ont aucune envie d’en prendre conscience. La programmation Pilule Bleue qui dicte les pensées d’un grand nombre d’hommes leur interdit tout simplement de considérer les femmes comme des êtres humains à part entière, c’est-à-dire comme des êtres moralement faibles, faillibles, intéressés, lâches, prompts à l’auto-apitoiement, et ainsi de suite. Dans la réalité de la Matrice contemporaine, on est autorisé à dire et à penser cela des hommes ; mais prétendre que des qualifications aussi peu flatteuses pourraient s’appliquer aux femmes est une hérésie. Les femmes sont formidables et magiques. Si un homme quelconque faisait montre des mêmes traits de caractère et de comportement que la femme moyenne, la société dans son ensemble le considérerait certainement comme immature et indigne de confiance; mais ces mêmes comportements, tolérés chez le beau sexe, sont, de plus, encouragés, compris et excusés. Rien que de très normal dans un monde gynocentré. Mais en parallèle, ces mêmes tendances, bien qu’elles soient générales et très largement partagées, sont niées et considérées comme des éléments de caractère individuel et rarissime. Parce que NAWALT.

L’intérêt général de l’idée NAWALT, et sa raison d’être dans un contexte gynocentré, est donc de permettre, même quand des traits féminins généraux sont mis en lumière, de prétendre qu’ils n’ont, justement, rien de général, sont exceptionnels et ne concernent qu’un petit nombre de personnes. Alors qu’en réalité, c’est très exactement le contraire : ce sont les personnes qui ne sont pas concernées par certains de ces traits qui sont rares. 

L’amertume et la frustration

Face à une thèse pouvant laisser à penser qu’elles sont « toutes comme ça », un contre-argument courant consiste non pas à répondre à la thèse développée, mais à attaquer la personne qui développe cette idée. C’est un ad hominem, donc un sophisme, donc vraisemblablement une escroquerie intellectuelle, mais la plupart des imbéciles raisonnent par sophisme : il n’est donc pas étonnant d’en trouver un ici. L’ad hominem en question consiste à dire, en gros, que Si tu penses cela, c’est parce que tu es frustré, amer, etc. En clair : tu es un loser.

La frustration et l’amertume sont en effet très possibles, et très courantes chez les hommes venant de prendre la Pilule Rouge et qui ne sont pas encore en paix avec le monde tel qu’il est. Mais ces deux sentiments, pour négatifs et indésirables qu’ils soient sur le long terme, ne sont que rarement des motivations par eux-mêmes. En réalité, ils ne sont, le plus souvent, que les reliquats de leçons de vie apprises dans la douleur. Ils accompagnent le fait que l’on s’est approché de certaines vérités, bien plus fréquemment qu’ils ne sont les compagnons de l’erreur et de l’illusion. Ils sont donc des éléments en corrélation avec la Pilule Rouge mais n’ont pas de valeur causale.

Cette frustration et cette amertume peuvent durer longtemps mais, au fond, ils n’accompagnent l’homme sous Pilule Rouge qu’un temps. Accepter l’idée que les femmes sont « toutes comme ça » n’empêche pas l’homme de raison de continuer à les apprécier, ni même à les aimer. Au contraire. Accepter AWALT est même la seule manière de les aimer réellement, de les accepter réellement et de prétendre les comprendre tant soit peu.

Une affirmation de type AWALT ne nie pas les singularités de chacune : elle se contente d’indiquer qu’existent de grandes tendances communes à toutes.

AWALT, ou l’anti-sexisme par excellence

Contrairement à ce qu’affirment nombre de ses détracteurs, la pensée Pilule Rouge n’a rien de misogyne. Et l’idée AWALT non plus. Accepter les femmes comme elles sont, et les aimer comme elles sont, est en effet bien moins sexiste, bien plus réaliste et bien plus respectueux de leurs singularités que de les tenir pour identiques aux hommes.

Refuser l’idée que les femmes et les hommes ont chacun des tendances particulières, des modes de pensée particuliers, des approches du réels spécifiques à leur sexe, et, donc, nier la diversité du genre humain : c’est cela le vrai sexisme. Tout comme refuser l’influence des cultures, des histoires propres et des transmissions générationnelles sur l’idiosyncrasie des individus, en prétendant que les humains sont absolument identiques partout dans le monde, qui qu’ils soient et où qu’ils naissent, c’est nier l’incroyable richesse de notre histoire en tant qu’espèce, et cela peut être considéré comme un véritable racisme.

Pointer du doigt des différences n’équivaut pas à les déclarer immorales. Établir l’existence de traits spécifiques ne revient pas à construire des hiérarchies. Accepter le fait que les stratégies des uns ne sont possibles qu’au détriment des intérêts des autres, c’est dire un état de fait, et non pas dénoncer un pseudo-scandale.

Les deux sexes ne sont ni opposés, ni en concurrence : ils sont complémentaires. On ne peut construire ni un couple, ni une famille, ni une société en ignorant les besoins et tendances spécifiques de la moitié de l’humanité. L’élaboration d’une éthique différencialiste est la seule manière raisonnable de parvenir à des rapports harmonieux. A bien des égards, une pensée Pilule Rouge bien comprise et bien assimilée est une pensée authentiquement anti-sexiste, et qui accepte les êtres tels qu’ils sont, contrairement au féminisme de troisième vague qui, à l’instar de toutes les autres idéologies totalitaires, prétend changer l’être humain pour qu’il se conforme à ses diktats.

(1) Attention : on parle bien de chair et d’os, les sex dolls ne comptent pas.

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